Pour une élection au tirage au sort

L’engagement politique, répond à son origine à deux motivations principales.
Une motivation altruiste qui est celle d’améliorer la société et d’apporter ses compétences à la collectivité dans un souci de service. Cette motivation initialement bonne peut se pervertir par le sentiment de détenir une vérité absolue et courir jusqu’au fanatisme.
L’autre motivation est le goût du pouvoir, l’envie de diriger les autres, cela est malheureusement, depuis la meute de loups, la troupe de singes ou la tribu primitive, la principale motivation de nos dirigeants. L’accession au pouvoir se pratiquait d’abord par la force, parfois par la ruse, et c’est le plus puissant, le plus malin qui devenait le dirigeant.
Au fil de l’évolution de l’humanité, divers systèmes se sont succédés ou ont cohabité pour organiser les groupements humains.
Le système monarchique, 12 en Europe, 3 en Afrique 7 au Proche Orient, 6 en Asie et 3 en Océanie, plus les 16 états sous l’autorité de la Reine d’Angleterre, est le plus ancien est reste majoritairement présent en Europe.
Le système monarchique héréditaire, malgré des idées égalitaires et simplistes est le plus apte à respecter la dignité des hommes et leurs libertés.
Le monarque, éduqué pour servir son pays et son peuple, n’étant pas en quête de pouvoir, peut se consacrer à l’amélioration de la société. Il a le temps devant lui, n’est pas soumis aux modes, à la compétition élective.
Cependant le monde moderne et la sagesse ne saurait confier à un seul le sort de tous. Il est nécessaire que les citoyens dans leurs diversités soient représentés et participent au choix de leurs destins.
Il faut donc trouver un système qui représente les besoins de tous sans favoriser les appétits individuels. Le défaut principal du système électif est le détournement de la mission de l’élu au service du public par l’appétit du pouvoir.
Les exemples récents montrent la tentation du pouvoir et les dérives qui s’en suivent.
Nos élus, mêmes les plus vertueux, car je souhaite qu’il en existât encore, sont soumis au minimum à leur désir de voir perdurer leur mandat. Celui ci leur donne satisfaction et récompense, honneur, satisfaction de l’ego, plus vil, l’autoritarisme, le sentiment de domination, enfin les avantages économiques et matériels.
Notre société n’est pas vertueuse. L’abandon d’abord des principes religieux (ceux qui rassemblent – religere) puis simplement moraux, malgré les déclarations généreuse et les références aux Droits de l’Homme, est une évidence.
Le courant de pensée est dominé par la recherche du profit. Le rôle de l’état est de tempérer et corriger la société.
Concevoir les lois, les plus simples et les plus justes, les faire exécuter par une administration forte et intègre, harmoniser les rapports entre les citoyens et leur présenter harmonie et beauté pour élever l’esprit plutôt que l’abaisser.
Le Monarque seul ne suffirait pas à une telle tâche. Il faut donc des hommes intègres pour faire les lois, organiser et contrôler cette administration.
Mais afin que l’ensemble de la population soit représentée, il ne faut pas d’un système partisan. Il est cependant nécessaire que les divers mouvements d’idées coexistent pour apporter et inventer des solutions nouvelles.
Le système électif ne garantit pas la qualité de l’élu.
Le plus séduisant, ou le plus riche ou le plus malin ou le plus médiatique obtiendra à quelque voix près sa parcelle de pouvoir.
A l’issue du scrutin, par 50,01% des exprimés c’est à dire le plus souvent représentant 15 ou 20% de la population il décidera des choix de société de tout un peuple.
Cette fiction démocratique est incontestée.
Ne peut-on imaginer un système véritablement incontestable ?
Un système où l’appareil de l’état ne dépend d’aucun groupe de pression qu’il soit religieux, politique ou financier.
J’ai proposé plus haut le retour au monarque héréditaire, garant de l’indépendance à l’égard des partis. Mais ce rôle d’arbitre ne saurait être suffisant.
En outre il est nécessaire que des conseils et des chambres informent, entourent, assistent le Monarque et que ces Chambres représentent le peuple dans sa diversité.
Un Conseil doit s’assurer de la qualité de l’exercice du pouvoir par le monarque.
Ce conseil dot être capable d’écarter de la fonction suprême dans les cas extrêmes les malades ou les fous, les remplaçant selon l’ordre de succession au trône.
Il a également un rôle de contrôle de la constitution ou charte et des administrations.
Un conseil des ministres doit assister le monarque dans le gouvernement.
Une Chambre des sages doit contrôler les lois.
Une Chambre des représentants les concevoir et les voter.
Le même système se répétant en s’adaptant à tous les niveaux de la société, de la commune aux régions ou, provinces.
Cela n’a rien de nouveau. Sauf qu’aucun des membres d’aucune de ces institutions n’y accède ni par choix, ni par cooptation, ni par une élection mais simplement par hasard.
La constitution organisera ce système électif aléatoire : Tous les citoyens âgés de plus de 18 ans seront non pas électeurs mais éligibles. Ils seront dès leur majorité automatiquement inscrits sur des listes d’éligibilité.
L’éligibilité aux Conseils d’État (Régence ou Gouvernement) imposera un âge minimum de 30 ans.
La Chambre des Sages au moins de 40 ans.
Les conseils municipaux, départementaux et provinciaux ainsi que la chambre des représentants dès la majorité.
Le tirage au sort s’effectuera à périodes régulières, remplaçant ainsi tous le personnel politique.
Les organismes exécutifs seront remplacés tous les 7 ans.
Les chambres de Sages tous les 5 ans.
Les Chambres de Représentants tous les 3 ans.
Ce système permettant ainsi de se faire côtoyer des individus ayant une certaine expérience politique avec les nouveaux élus.
Les élus n’auront pas non plus le temps ni la durée pour organiser fraude ou prévarication.
Leur rémunération sera confortable et les avantages en nature suffisants afin de leur assurer le temps de leur élection le train de vie compatible avec leur fonction, mais il leur sera interdit toute ingérence directe ou familiale avec le monde économique.
Pendant le temps de leur mandature les élus ne pourront directement recevoir aucune rémunération de quelque origine que ce soit à l’exception de celle de leur mandat.
Les revenus de leurs fortunes personnelles, s’ils existent, seront épargnés sous contrôle de l’état ou mis à disposition de leurs ayants droits sans qu’eux même puissent en disposer.
Les élus provenant de l’entreprise, du monde financier ou bancaire devront prêter serment d’indépendance et n’aurons plus aucun lien avec leur milieu professionnel.
Leurs fonctions privées seront gérées avec leurs partenaires habituels mais eux même se verront substitués par un fonctionnaire de l’état.
Les formations politiques, groupements de pensée, syndicats continueront à être des laboratoires d’idées pour tous mais sans intérêt partisan ni personnel.
Ils tenteront, bien sûr, d’influencer les élus mais la brièveté des mandats ne permettra pas de constituer des groupes partisans durables.
Le hasard ne permettra pas sauf cas statistiquement rarissime la réélection d’une même personne.
Rendu à la vie civile les anciens élus retrouveront leurs activités sans préjudice. L’état aura pris en charge leur remplacement pendant leur mandature et assurera financièrement leur réinsertion.
En récompense du service rendu à la République (du latin res publica la chose publique) ils recevront à l’âge de leur retraite une pension complémentaire.
Cette République Monarchique peut surprendre.
Le principe monarchique proposé plus haut paraît un avantage, mais pourquoi ne pas choisir par hasard un Président de la République clef de voute du système ?L’inconvénient du tirage au sort est l’impréparation des élus à leur fonction.
Le choix des jurés d’une cours d’assise procède de la même méthode. Cependant au cours des quelques semaines que se déroule un procès ceux-ci acquièrent la compétence nécessaire pour décider de la culpabilité ou de l’innocence d’un prévenu. Guidé par des magistrats ils jugeront indépendamment en leur âme et conscience. La tâche d’un élu est proportionnellement moins lourde.
Déjà dans les conseils municipaux ce sont pour la plus part dans le système actuel, des gens tout à fait ordinaires,
non spécialistes de la chose publique, mais dotés du « bon sens ».
Les élus, choisis par tirage au sort, seront entourés de fonctionnaires aguerris, mais sous leur autorité et choisis par eux parmi des candidatures compétentes afin d’éviter une main mise administrative sur le pouvoir, qui les guideront dans leurs nouvelles fonctions.
En effet il est indispensable que les oligarchies ne corrompent pas les fonctionnaires en lieu et place des élus intouchables.
En revanche la fonction suprême ne peut être laissée au seul choix du hasard. Les chefs d’états étrangers auront trop d’aisance à tenir pour incompétent un homme sorti du peuple de France sans formation spécifique.
A cette fonction seule, à la fois essentielle et honorifique le prestige est indispensable.
Le recours au Roi et la seule solution cohérente.
Le monarque devra incarner le pays et son origine historique le rendra incontestable pour les pays étrangers.
Il sera la pérennité de la nation qu’il dirigera avec des représentants réels du peuple de France.
Mais là le hasard ne peut choisir pour nous parmi les héritiers de la Monarchie française celui qui remontera sur le trône de ses ancêtres.
Nous choisirons l’héritier des quarante rois qui ont fait la France.
le chef de la Maison royale de France Monseigneur le Comte de Paris.
notre Roi Henri VII